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Accidents biochimiques

samedi 9 juin 2007, par DEMANTE Didier, LEGRAND Denis

1 - Rappel : Loi de Dalton

"La pression d’un mélange gazeux est égale à la somme des pressions qu’aurait chacun des gaz s’il occupait seul le volume total."

Formule mathématique : Pp (gaz) = PAbs x %(gaz)

Avec :

Pp (gaz) Pression partielle du gaz concidéré
PAbs pression absolu (ou totale) du mélange gazeux
 %(gaz) pourcentage du gaz contenu dans le mélange

2 - Généralité

Les accidents biochimiques sont dus à une pression partielles anormales d’un gaz dans les poumons.

3 - L’hypoxie

Les accidents hypoxiques sont liés à une baisse de la pression partielle d’oxygéne dans les poumons. Ils apparraissent lorsque la PPO2 devient inférieur ou égale à 0.17 bar.

Dans le cadre d’une respiration normale, ils ne concernent pas le plongeur sportif, mais plutôt le parachutiste, l’aviateur, l’alpiniste et le plongeur professionnel plongeant avec des mélanges hypoxiques à grandes profondeurs. Par contre, dans le cadre de la pratique de l’apnée, une hypoxie peut apparaître, et générer une syncope.

3.1 Symptômes

En cas d’hypoxie, on va avoir une accélération du rythme cardiaque, des hallucinations légères, puis on va avoir, par ordre d’apparition ( au fur et à mesure que la PPO2 baisse) une chute brutale de la tension artérielle (collapsus), une perte de connaissance, un arrêt respiratoire puis un arrêt cardiaque.

La conduite à tenir est simple : il faut augmenter la PPO2, avec de l’oxygénothérapie
si nécessaire.

3.2 L’hypoxie en apnée : la syncope

3.2.1 Mécanisme de la syncope

Dans la pratique de l’apnée, on bloque volontairement sa respiration. Le corps va consommer l’oxygène présent dans les poumons sans le rafraîchir par la respiration. La PPO2 va donc baisser, jusqu’à atteindre ce seuil de 0.17 bars, générant la chute de tension et la perte de connaissance. L’arrêt respiratoire, par contre, est volontaire, de part la pratique même de l’apnée. Une fois que l’apnéïste a perdu connaissance, 2 scénarios sont possibles :

- n’ayant plus de volonté, il ne peut plus bloquer volontairement sa respiration. Celle-ci peut donc redémarrer (c’est le cas le plus fréquent). Si l’apnéïste est toujours dans l’eau, la syncope se transforme en noyade.
- la respiration ne redémarre pas malgré la perte de connaissance, car la PPO2 est suffisament faible pour générer un arrêt respiratoire. L’étape suivante est alors l’arrêt cardiaque.

3.2.2 Facteurs aggravants

Il est important de noter que l’hypoxie est indépendante l’envie de respirer, envie qui est directement dépendante de la PPCO2 dans le sang , et donc indirectement de la PPCO2 dans les poumons. On peut habituer le corps à supporter un taux de CO2 important dans les poumons, et donc augmenter ses performances en apnée. En revanche, on n’a pas de signal d’alarme pour l’hypoxie. Elle ne prévient donc pas. L’apnéïste expérimenté, habitué à de forte PPCO2, est donc plus exposé à la syncope qu’un débutant qui ne pourra pas s’empêcher de remonter à la surface pour respirer.

Autre cause aggravant : la profondeur. Un apnéïste expérimenté qui descend à 10m va avoir une PPIO2 de 0.4 bars. S’il résiste à l’hypercapnie suffisament logtemps, sa PPO2 va descendre sans que cela ne génère une perte de connaissance au fond, la PPO2 restant importante. Par exemple, il va rester jusqu’à avoir une PPO2 de 0.3 bar.

Malheureusement, à la remontée, cette PPO2 va chuter brusquement à 0.15 bar, avec les conséquences évoquées ci-dessus.

3.2.3 Conduite à tenir

Dans les 2 scénarios (perte de connaissance suivi d’une reprise de la respiration, ou arrêt cardio-respiratoire), il est impératif de sortir très vite l’apnéîste de l’eau.

Il faut alors faire les premiers gestes de secours (bilan rapide, 2 cycles respiratoires, si pas de redémmarrage , MCE) et prévenir les secours.

3.2.4 Prévention

- Pratiquer l’apnée à 2, avec un partenaire capable de vous secourir
- Ne pas être sur-lestées, mais au contraire avoir une flotabilité légèrement positive poumons pleins (afin de faciliter le travail du secouriste).
- Avoir des temps de récupération 3 fois supérieur au temps d’apnée.
- Connaître ses limites.
- Ne pas faire d’apnée avec l’esprit de compétition.
- En cas d’apnée profonde, bien surveiller l’apnéïste jusqu’à la surface.
- Arrivé en surface, demandé à l’apnéïste , en plus du signe OK, de vous dire oralement "OK tout va bien". Le fait de parler indique que la respiration a redémarré.

4 - Les hyperoxies

Les accidents hyperoxiques sont liés à une PPO2 supérieures à la normale. Ils dépendent de cette PPO2 et du temps d’exposition à cette PPO2. Ils concernent rarement le plongeur sportif, excepté lorsqu’il plonge au mélange ou à très grande profondeur.

Ils sont en revanche plus fréquents chez les plongeurs professionnels et militaires.
Ils peuvent également se produire lors des gestes de secours (oxygénothérapie) si ces derniers se prolonges trops longtemps.

4.1 L’effet Lorain-Smith

4.1.1 Mécanisme et symptômes

L’effet Lorain-Smith apparaît lorsque les poumons sont exposés pendant plus de 2 heures à une PPO2 supérieures à 0.5 bar. Le visage devient rosée, le plongeur des difficultés à respirer, et des toux récurrentes. Dans les cas les plus graves, ils aura des lésions alvéolaires, voir un oedème pulmonaire.

4.1.2 Conduite à tenir

Baisser la PPo2, et avoir un traitement médical.

4.1.3 Prévention

Ne pas plonger plus de 2 heures, même à faibles profondeurs.

Ne pas faire d’oxygénothérapie plus de 2 heures. En cas de doute, demander conseil au secour par radio.

4.2 L’effet Paul Bert

4.2.1 Mécanisme et symptômes

L’effet Paul-Bert apparaît lorsque les poumons sont exposés à une PPO2 supérieures à 1.7 bar. Le visage devient rosée, des troubles de la vision apparaissent, ainsi que des crampes. Dans les cas les plus graves, on a des crises de type épileptiques et une perte de connaissance.

4.2.2 Conduite à tenir

Si un plongeur détecte les premiers symptômes, remonter, puis appeler les secours. Même s’il n’y a pas de danger immédiat, un traitement médical doit être suivi.

Si un plongeur se rend compte qu’un coéquipier est victime de l’effet Paul Bert, c’est lors de l’apparition de la crise d’épilepsie. Il faut alors le stabiliser. NE SURTOUT PAS LE REMONTER. La crise d’épilepsie engendre quasi systématiquement un blocage de la glotte, et donc un risque de surpression pulmonaire. Attendre que le victime soit en phase de relâchement pour la remonter.

4.2.3 Prévention

Ne pas plonger plonger au-delà de 60 m (limite la plongée sportive à l’air). L’effet Paul Bert appraît normalement à 75 m à l’air.

En cas de plonger au mélange, bien vérifier son mélange. Suivre une formation avec un moniteur qualifié.

5 - La narcose

5.1 Mécanisme

La narcose apparaît lorsque la PPN2 dépasse les 3 / 3.5 bars (variables selon les individus). Le mécanisme physiologique est encore assez mal connu.De même, les plongeurs ne sont pas tous égaux devant la narcose : certains sont plus sensibles que d’autres. Enfin, l’état général influencera énormément l’apparition de la narcose (fatigue, alcool, médicament...).

5.2 Symptome

Le plongeur narcosé va d’abord ressentir une humeur particulière : lassitude, anxiété, agressivité, monologue.

Puis il va avoir des diffcultés à lire ses instruments, les relisant systématiquement sans arriver à retenir la donnée. Il réagira également très lentement à son environnement, et aux signes qu’on lui fera.

Enfin il va avoir des comportementc anormaux, voire dangereux : retrait du masque, lâché du détendeur...

5.3 Conduite à tenir

Il faut baisser la PPN2 tout simplement en remontant au-dessus des 30 m. On peut éventuellement continuer l’exploration dans la zone médiane ; si la narcose n’a pas été trop sévère et si le plongeur a bien récupéré.

La narcose en elle-même n’a pas de conséquence physiologique une fois passée. En revanche, elle peut générer des noyades, de part le comportement irraisoné qu’elle provoque.

5.4 Prévention

Se connaître.

Ne faire des profondes que si l’on est bien physiquement et mentalement.

Faire des plongées de réadaptation dans l’espace médian avant de faire des plongées lointaines, en particulier si cela fait longtemps que l’on n’a pas plongé.

Avoir une surveillance accrue de ses coéquipiers dans l’espace lointain.

Ne pas faire d’oxygénothérapie plus de 2 heures. En cas de doute, demander conseil au secour par radio.

6 - L’hypercapnie

L’hypercapnie est liée à une pression partielle de CO2 supérieure à la normale.

6.1 Mécanisme

L’ypercpanie peut avoir 2 origines :
- une origine exogéne, ou externe au corps. C’est le cas lorsque la station de gonflage est placée près d’un grand axe de circulation par exemple. La PPCO2 dans la bouteille ( et donc dans l’air respiré) est alors supérieure à la normale.
- une origine endogéne, ou interne au corps. C’est un déséquilibre entre la production de CO2 et son évacuation. L’activité physique est trops forte par rapport au rythme respiratoire.

Dans les 2 cas, une hypercapnie va provoquer un essoufflement, pouvant aller jusqu’à l’arrêt respiratoire et cardiaque et donc la mort.

6.2 Symptome

Le plongeur va accélerer son rythme respiratoire. Malgré cela, il aura une sensation de manque d’air, et respira de plus en plus vite. Un stress pouvant aller jusqu’à la panique va apparaitre. Au final, le plongeur aura des vertiges, et perdra connaissance au moment de l’arrêt cardio-respiratoire.

En fait, l’essoufflement est du à une non-évacuation du CO2 présent dans les poumons. Cette PPCO2 reste importante, l’organisme redemande de l’air frais, sans expirer le CO2. La victime réinspire, et fini par ne respirer que sur sa réserve inpiratoire. C’est un cercle vicieux.

6.3 Conduite à tenir

La réaction face à l’essoufflement d’un coéquipier devra être adapté à la profondeur.

Dans les espaces proches ou médians, on pourra tenté de calmer la victime si elle peut prendre appui sur le fond, en lui demandat d’expirer au maximum. Une fois l’essoufflement passer, on remontera tranquillement et on arrêtera la plongée.

En pleine eau, ou dans l’espace lointain, on remontera immédiatement la victime. De part la viscosité de l’air et la pression ambiante, on ne récupère jamais d’un essoufflement dans l’espace lointain.

Une fois à bord, en cas d’essoufflement sévère, on pourra donner de l’oxygéne à la victime. On sera attentif aux éventuels symptômes d’ADD, car l’essoufflement perturbant la respiration, il gêne également la désaturation.

Dans tous les cas, il faut demander à la victime d’arrêter tous ses mouvements et d’insiter sur l’expiration.

6.4 Prévention

- Insister sur l’expiration tout au long de la plongée.
- Faire de temps en temps de petites apnées. Si on en n’est pas capables, c’est que l’essoufflement démarre.
- Faire attention au froid. Lutter contre le froid est un effort important poutr l’organisme.
- Ne pas plonger trop lesté, ce qui génère des efforts inutiles.
- Bien gérer le courant : partir à contre-courant pour revenir avec.
- Avoir un matériel adapté et en bon état (détendeur, tuba).
- Faire attention à l’enviromnnement de la station de gonflage.

7 - Le monoxyde de carbone hypercapnie

L’intoxication au monoxyde de carbone ne peut être du qu’à l’environnement de la station de gonflage. C’est une intoxication particulièrement dangereuse.

7.1 Mécanisme

Si la station de gonflage est située dnas une zone avec une teneur en CO supérieure à la normale (parking, zone industrielle, ...), elle va injecter du CO dans la bouteille. Libérer à forte pression au fond, ce CO, qui se lie particulièrement bien avec l’hémoglobine, va paralyser une partie du sang, et avoir de grave conséquence.

7.2 Symptome

Les symptomes varient en fonction de la pression partielle de CO.

PPCO (bar) Symptôme
0.00005 pas de signe apparent
0.0001 Maux de tête
0.0005 Trouble des sens (vue, audition), respiration difficile, paralysie des jambes,
0.001 Perte de connaissance
0.002 Syncope, mort rapide.
0.005 Mort

Autrement, une teneur en CO sur le lieu de gonflage de 0.00005 bar ne sera pas ressenti par les plongeurs. En revanche, cet air respiré à 50m (PPCO0.0003) pourra entrainé une paralysie des jambes, des diffucltés respiratoires et des troubels des sens, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

7.3 Conduite à tenir

- Interrompre la plongée si un mal de crâne survient dès le début de la plongée.
- Le signaler à ses coéquipiers.
- Oxygénothérapie si les symptômes persiste.
- Prévenir les secours pour avoir un traitement médical (rappel : la liason monxyde de carbone / hémoglobine = carboxyhémoglobine ne se casse pas).

7.4 Prévention

Bien faire attention au lieu de gonflage.

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